RP 2.0 : et les journalistes dans tout ça ?
Au sommaire :
  1. Les RP « traditionnelles » plébiscitées
  2. La place des réseaux sociaux
  3. S’adapter aux besoins du journaliste doit rester la priorité de stratégies RP


ResponseSource révèle les résultats d’une étude menée auprès de journalistes et pigistes au Royaume-Uni afin de faire un état des lieux de leurs relations avec les communicants.

Au cours de ces dernières années, le métier de journaliste a connu d’importants changements : digitalisation des médias, disparition de publications historiques ou encore émergence de nouveaux supports d’information sur le web. Ces évolutions ont naturellement impacté la façon dont les communicants travaillent avec ces relais d’opinion, notamment en étendant leurs activités à de nouvelles cibles tels que les bloggeurs ou autres « influenceurs » reconnus sur les réseaux sociaux.

responsesource requete journaliste

Mais quel est l’impact de ces évolutions sur les relations avec les journalistes ? A l’heure du 2.0, la manière de travailler avec les journalistes a-t-elle changé ? C’est ce que ResponseSource, un service de DWPub spécialisé dans la mise en relation entre les medias et les professionnels des relations presse, a voulu connaître au travers de son étude.

Premier constat, l’étude révèle que les contraintes spécifiques au métier de journaliste ne sont toujours pas suffisamment prises en compte par les communicants et agences de relations presse : 50% des journalistes estiment en effet que leurs interlocuteurs ne comprennent toujours pas leurs besoins. Certains d’entre eux mettent en avant le manque de séniorité des attachés de presse qui les contactent, ou encore le mauvais timing – être appelé au moment du bouclage par exemple.

Les RP « traditionnelles » plébiscitées

Dans ce contexte, quelles sont les principales frustrations d’un journaliste ? D’après l’étude, ce qu’il y a de pire est d’être sans cesse sollicité par des personnes mal informées sur le lectorat de leur publication, proposant des informations qui ne correspondent ni à la ligne éditoriale du média, ni à la rubrique dont le journaliste a la charge… En cela, rien de nouveau sous le soleil, les professionnels des RP connaissent particulièrement bien ces contraintes et sont déjà censés adresser ces problématiques « de base ».

Si les réseaux sociaux et le marketing digital ont définitivement transformé la façon dont les communicants font passer leurs messages, il semble que la meilleure manière de travailler avec les journalistes n’ait pas changé : ils sont toujours extrêmement sollicités alors qu’ils n’ont que peu de temps pour rédiger leurs articles. Aussi, parmi leurs principales attentes pour que leur quotidien soit facilité au maximum, 85% mettent en avant le besoin d’obtenir des informations pertinentes dans le respect des délais de bouclage ; 73% indiquent vouloir recevoir des emails plutôt que des appels, sauf lorsqu’il s’agit d’une information très importante, et 45% attendent des pitchs courts plutôt que de longs romans. En d’autres termes, l’envoi de contenu au bon moment et adapté au journaliste, aux sujets qu’il traite et à la ligne éditoriale de la publication reste l’une des clés du succès des relations presse.

La place des réseaux sociaux

En ce qui concerne la réception de pitchs plus particulièrement, alors que 89% des répondants affirment préférer les emails  contre 18% pour le téléphone, ils ne sont qu’une petite minorité à vouloir favoriser les réseaux sociaux. Si l’utilisation de ce canal de communication est aujourd’hui indispensable pour les communicants en termes de relations publiques, il ne semble pas encore être la voie privilégiée pour les relations avec les journalistes.

« Il convient toutefois d’interpréter ces chiffres avec précaution, indique Daryl Willcox, fondateur de DWPub. Il serait erroné d’en conclure que les journalistes bannissent les réseaux sociaux : ce sont à la fois d’importants et de puissants outils pour le développement des relations avec la presse, mais leur utilisation est encore marginale et peut être très différente d’un journaliste à l’autre. »

S’adapter aux besoins du journaliste doit rester la priorité de stratégies RP

Malgré ces quelques impairs cités plus haut, les journalistes continuent de reconnaître l’utilité des professionnels des RP : 55% des répondants les perçoivent comme étant une source de contenu fiable ; 36% considèrent les attachés de presse comme étant des porte-parole légitimes des organisations qu’ils représentent et 21% estiment que ce sont des professionnels bien renseignés et des sources de contenu pertinent. 24% d’entre eux se déclarent même satisfaits et indiquent être en contact avec des interlocuteurs compétents.

« Malgré les profondes transformations observées dans le domaine des media, aussi bien au Royaume-Uni qu’en France, il est évident que les éléments clés qui font le succès des relations presse n’ont pas changé : la bonne information à la bonne personne et au bon moment, conclut Daryl Willcox. Toutefois, irrémédiablement, une meilleure écoute et compréhension des défis de chacun permettraient d’optimiser la collaboration entre journalistes et professionnels des RP, qui doit s’inscrire dans une logique de partenariat et non de dualité. » 

Si certains annoncent « la mort des RP » telles que nous les connaissons – notamment en raison de l’engouement autour des réseaux sociaux et de la « tendance 2.0 » – les résultats de l’étude ResponseSource confirment au contraire la nécessité de maintenir les bonnes pratiques « traditionnelles » pour travailler en harmonie avec les journalistes et ce, quel que soit le canal ou les outils utilisés.


 
 

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